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Blanc a songé à démissionner
A l'évidence marqué par la tempête médiatique qui a entouré l'affaire des quotas, Laurent Blanc nous a reçus vendredi dans un hôtel parisien. Il s'est excusé, une nouvelle fois, pour les mots prononcés.
Il a avoué, surtout, qu'il avait songé à démissionner. « Oui. Pendant mon séjour en Italie, parce qu'à un moment donné, tu te poses des questions, tu constates tout ce qui se greffe là-dessus. Je ne suis pas devenu sélectionneur pour encaisser ça. Parce qu'il n'y a pas que toi qui encaisse. Il y a des gens très proches de toi qui encaissent aussi, et eux ne sont pas préparés à ça. Je ne veux pas tout mettre en péril pour ma carrière sportive.»
«Cela laissera des traces»
Il a décidé de poursuivre, encouragé par de nombreux messages, éreinté par la tempête (« Tu ne peux pas être préparé à ça, je ne sais pas si on peut s'y préparer »), mais, dans cet entretien, il ne nie à aucun moment la maladresse ni le caractère blessant des mots prononcés lors de la fameuse réunion de la DTN du 8 novembre.
«Mes propos ont été maladroits et blessants. Je conçois qu'ils aient pu blesser.»
C'est d'ailleurs le sens du message rassembleur qu'il envoie à ses anciens coéquipiers de France 98, dans un débat qui les a divisés publiquement : « Bien sûr, cela laissera des traces. Mais il ne faut surtout pas que les prises de position des uns et des autres effacent tout ce qu'on a vécu. On serait des imbéciles, cela signifierait que tout était superficiel. Ce n'est pas le cas. Ce qu'on a vécu est ancré en nous, ce n'est pas du jetable, de l'effaçable. C'est pour ça que j'ai téléphoné à Pat' (Vieira) et à Lilian (Thuram), pour éclaircir les choses. A la fin de l'entretien, j'ai rappelé les respects que l'on a les uns pour les autres. C'est toujours le cas. Ce n'est pas du pipeau ou un effet de communication. Je me mets aussi à leur place : mes propos ont été maladroits et blessants, je connais Lilian, je conçois qu'ils aient pu le blesser. C'est pour ça que j'ai pris la peine de m'expliquer avec lui.»